Actualités – Parutions récentes

La plupart des annonces de parution ci-dessous nous ont été signalées par la CODHIS. Retrouvez d’autres actualités en vous inscrivant à la lettre d’information. C’est ici: https://www.codhis-sdgd.ch !

2024

« Enfances brisées, vies bousculées »
Vernissage du livre « Enfances brisées, vies bousculées » le 27 juin 2024 à Fribourg.

  • La Société d’histoire du canton de Fribourg publie un recueil des récits d’ex-enfants placés recueillis par Caroline Mauron. Ces témoignages sont accompagnés d’encadrés historiques rédigés par Anne-Françoise Praz, qui les replacent dans le contexte de l’époque. Cette publication s’inscrit dans le cadre d’un projet de l’association « Agir pour la dignité », lui-même soutenu par l’Office fédéral de la justice. Pour reprendre les mots de l’intitulé : ce recueil est lié au processus de réparation engagé en Suisse pour les personnes concernées par les mesures de coercition à des fins d’assistance, car il permet, entre autres, de faire connaître le vécu de ces dernières et de mettre en lumière les épreuves qu’elles ont traversées. De plus, il apporte de nouvelles perspectives pour les recherches sur cette thématique.
  • Lien vers le flyer (présentation et bon de commande de l’ouvrage) :
    https://www.shcf.ch/wp-content/uploads/2024/05/59-Recits-Enfant-place-2024-flyer-3.pdf
  • Lien vers la page de présentation de l’événement :
    https://www.infoclio.ch/fr/vernissage-du-livre-enfances-brisées-vies-bousculées

Rémi Schaffter, 06.2024
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

« Didactique de l’histoire et compétences critiques »
Parution d’un ouvrage dédié à l‘enseignement de l’histoire et au développement des compétences critiques des élèves

  • L’ouvrage « Didactique de l’histoire et compétences critiques », de Sylvain Doussot, Marc-André Éthier et Nadine Fink explore le rôle central joué par le concept d’enquête, les liens que ce dernier tisse entre savoirs théoriques et pratiques de terrain, les facteurs pouvant favoriser ou au contraire freiner la maîtrise des compétences critiques envers les documents et les récits de toutes sortes et enfin les possibilités, pour les élèves, de mobiliser des compétences critiques développées en classe d’histoire dans leur vie quotidienne. Les enjeux autours de ces questions sont d’autant plus importants en cette ère ultramédiatisée, où la diffusion massive d’images et de discours génère malheureusement de plus en plus de dérives (désinformation, fake news, deepfakes…). Cet ouvrage se penche donc, avec une perspective didactique, sur l’association entre enseignement de l’histoire et développement des compétences critiques des élèves, pour développer une approche permettant d’articuler le vécu dans et hors de la classe tout en offrant des compétences permettant de mieux appréhender le monde social.
  • Lien vers le site de l’éditeur : https://www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782807361744-didactique-de-l-histoire-et-competences-critiques
    Lien vers la présentation de l’ouvrage sur Payot : https://pnb.payot.ch/ebook/9624232820789-didactique-de-l-histoire-et-competences-critiques-sylvain-doussot-marc-andre-ethier-nadine-fink

Rémi Schaffter, 02.2024
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

2023

« Université et démocratie : la pensée éducative de John Dewey »
Une exploration des écrits du philosophe et pédagogue américain John Dewey 

  • Avec cet ouvrage, Christophe Point explore la philosophie de l’éducation de John Dewey, plus spécifiquement sa vision d’une université pour tous et toutes qui cherche à rendre vivantes les convictions démocratiques. L’auteur aborde pour ce faire certains récits des grandes expérimentations des universités américaines durant le XXème siècle et, à l’aide des écrits du célèbre philosophe et pédagogue, propose de dresser le portrait de cette université idéale imaginée par Dewey.  
  • Lien vers la page du livre sur le site de l’éditeur : https://www.pulaval.com/livres/universite-et-democratie-la-pensee-educative-de-john-dewey

Rémi Schaffter, 12.2023
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

Herminie Chavannes. C’est bien dans la Babylone moderne que je me rends seule : Journal d’un voyage à Paris en 1827
Le journal de la Lausannoise Herminie Chavannes transcrit et commenté par Dave Lüthi, avec l’aide de Louis-Philippe L’Hoste.

  • Dave Lüthi et Louis-Philippe L’Hoste proposent aux lecteurs de découvrir une version retranscrite et commentée du journal de voyage d’Herminie Chavannes (1798-1853), fille du pasteur et professeur de zoologie à l’Académie Daniel-Alexandre Chavannes. Elle a entrepris de se rendre seule à Paris en 1827 pour voir sa famille et découvrir la ville, et son journal offre un témoignage riche sur le Paris de la Restauration, alors en pleine effervescence politique et culturelle. La jeune lausannoise, passionnée aussi bien par le théâtre, l’opéra, l’architecture, les antiquités, la politique que par les religions, nous fait ainsi découvrir la capitale française au travers du compte-rendu de son séjour, révélant au fil des pages à la fois sa profonde érudition et la qualité de sa plume. Cette coédition entre les éditions d’en-bas et le groupe Ethno-Doc est désormais disponible au format broché sur le site de l’éditeur, accessible grâce au lien ci-dessous.
  • Remarque : Le groupe de travail Ethno-Doc propose de faire découvrir au public des témoignages de personnes ayant vécu entre le XVIIIème et le XXème siècle. Pour ce faire, le groupe a publié plus d’une vingtaine de volumes, centrés sur des journaux intimes, des correspondances ou encore des mémoires tirés de fonds d’archives ou proposés par des particuliers. Les manuscrits sont édités en restant le plus près possible des textes originaux et permettent, par le biais des écrits de ces personnes, de porter un regard original sur l’époque ou le milieu social de ces dernières : une gymnasienne vaudoise en Allemagne en 1936 ; un paysan bernois en Suisse romande de 1925 à 2002 ; une gouvernante à la cour de Russie à la fin du XVIIIème siècle ; un planteur suisse en Guyane hollandaise dans la première moitié du XIXème siècle ou encore une jeune Lausannoise séjournant à Paris en 1827 : ce ne sont qu’une partie des témoignages et des récits que cette collection propose afin restituer le vécu de gens ordinaires, devenues connues par la suite ou restées anonymes jusque-là, et pour permettre au lecteur d’explorer autrement ces trois siècles d’histoire.
  • Lien vers la page du livre sur le site d’Ethno-Doc : https://www.ethno-doc.ch/ouvrage/cest-bien-dans-la-babylone-moderne-que-je-me-rendsseule/.
    Lien vers la page du livre sur le site de l’éditeur, les Editions d’en-bas : https://enbas.net/herminie-chavannes-cest-bien-dans-la-babylone-moderne-que-je-merends-seule-journal-dun-voyage-a-paris-en-1827-coedition-avec-le-groupe-ethno-doc/

Rémi Schaffter, 12.2023
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

Des savoirs pour agir sur le monde : Quels apprentissages des élèves face aux enjeux contemporains ?, dirigé par Jean-Charles Buttier et Alexia Panagiotounakos, publié en août 2023 par les Presses Universitaires de Grenoble 

  • Regroupant les contributions de plus d’une vingtaine de chercheur-euses spécialisé-es en didactique, cet ouvrage propose d’explorer et de questionner le rôle des enseignant-es et la manière dont ces derniers peuvent agir, que ce soit en histoire, en géographie ou encore en éducation à la citoyenneté, en vue de former les citoyens de demain, futurs acteurs, actrices et témoins du monde à venir. 
    Mais qu’est-ce qu’être citoyen ? C’est pouvoir questionner le monde et agir sur lui grâce à l’émancipation apportée par le développement d’une pensée critique. Or, quels sont les savoirs favorisant cette dernière ? Comment les transmettre ? Ces questions, porteuses de finalités civiques essentielles, sont au cœur du dialogue entre la didactique et l’enseignement contemporains. 
    En s’appuyant sur des études de cas menées en France, en Suisse et au Canada, et au travers des thématiques abordées, comme le traitement critique des questions d’actualité, dont les rapports de genre, la désinformation et les fake news, cet ouvrage propose donc de définir ce qu’est un savoir émancipateur et d’illustrer différentes façons dont celui-ci peut être enseigné. 
  • Lien vers la présentation de l’ouvrage sur le site de l’UNIGE : https://www.unige.ch/fapse/publications/des-savoirs-pour-agir-sur-le-monde
    Lien vers la présentation du livre (y compris table des matières et extrait) sur le site de l’éditeur https://www.pug.fr/produit/2084/9782706153099/des-savoirs-pour-agir-sur-le-monde

Rémi Schaffter, 10.2023
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

Actes du colloque « Les Compagnons de l’Université nouvelle – Histoire, mémoire et postérité »

  • Le colloque « Les Compagnons de l’Université nouvelle – Histoire, mémoire et postérité », organisé par le Comité universitaire d’information pédagogique (CUIP), s’est tenu à Sèvres en novembre 2019. L’événement se proposait d’explorer la thématique des Compagnons, des combattants de la Première Guerre mondiale, et de l’université nouvelle, un projet de réforme totale du système éducatif démarré avec un manifeste en 1918-1919 et s’étant prolongé jusqu’au début des années 1930. Ce mouvement proposait une école plus démocratique et voulait mettre fin à la séparation entre l’école primaire gratuite, destinée aux enfants des classes populaires, et l’ordre secondaire payant, réservé à ceux de la bourgeoisie et seule porte d’entrée vers les études supérieures. Les Compagnons espéraient que l’élan conféré par l’Union sacrée ayant germé durant le conflit permettrait ainsi de fonder une école unique pour tous, quels que soient les origines, plus équitable, efficace et permettant à chacun d’accéder aux formations supérieures. Les actes du colloque, parus en mai 2023, revisitent ainsi ce mouvement au travers de quatre axes reprenant les interventions des intervenants du colloque. 
  • Lien vers le site de l’éditeur :
    https://pur-editions.fr/product/9573/les-compagnons-de-l-universite-nouvelle

Rémi Schaffter, 08.2023
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

 Actes du colloque international « Images de guerres… guerres en images »

  • Le colloque « Images de guerres…guerres en image : l’illustration des conflits dans les manuels d’Histoire et l’iconographie pédagogique en Europe (XIXe-XXe siècles) », qui a eu lieu en juin 2019 à Saint-Dié des Vosges, se proposait d’étudier, dans une perspective diachronique et pluridisciplinaire, la question des représentations iconographiques et de l’interprétation des faits militaires et des conflits dans les moyens d’enseignement et les outils didactiques. Archéologues, historiens, sémioticiens, linguistes, épistémologues, philosophes… des intervenants venus de différents pays européens se proposaient ainsi de partager leur regard et leur expérience sur la thématique des images de la guerre et du guerrier à travers les siècles, de l’Antiquité jusqu’aux deux Guerres mondiales, de leur présence dans les manuels scolaire et leur possible influence par rapport à la construction d’une Nation sur le temps long. Les actes du colloque, publiés en juin 2023, restituent les conférences, tables rondes et les interventions de dix-sept des contributeurs internationaux ayant pris part au colloque 

Rémi Schaffter, 08.2023
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

Former dans un monde en crise : Les didactiques des sciences humaines et sociales face aux transformations sociétales. Mélanges offerts à Philippe Hertig

  • Depuis la fin des années 1980, Philippe Hertig est actif dans le domaine des didactiques des sciences humaines et sociales et, en tant que chercheur et responsable de la formation des enseignants, il a développé de nombreuses réflexions didactiques et instauré une dynamique favorisant la constitution d’un champ scientifique à part entière.
    Regroupant des contributions de didacticiens et didacticiennes en Sciences humaines et sociales de la HEP Vaud, de collègues et de collaborateurs au sein d’équipes inter-institutionnelles, ainsi que des hommages alémaniques, cet ouvrage a pour but de remercier Philippe Hertig à l’occasion de son départ à la retraite. Au travers des différentes thématiques traitées, les contributions réunies en ces pages visent également à illustrer comment les didactiques des sciences humaines et sociales peuvent servir de laboratoires, permettre de penser les questions vives auxquelles font face nos sociétés, et explorer les réponses que la didactique peut apporter face aux défis d’un monde en crise.
  • Lien vers le site de l’éditeur :
    https://www.alphil.com/livres/1295-1544-former-dans-un-monde-en-crise-.html

Rémi Schaffter, 02.2023
(Publié dans la lettre d’information de la CODHIS, https://www.codhis-sdgd.ch)

ARCHIVES

Enseignement et didactique de l’histoire

  • Cahiers pédagogiques N° 546 – L’histoire à l’école : enjeux, dossier coordonné par Alexandra Rayzal et Benoit Falaize juin 2018
  • Luigi CAJANI (dir.), Simone LASSIG,  The Palgrave Handbook of Conflict and History Education in the Post-cold War Era, Bâle, 2019
    « This Handbook provides a systematic and analytical approach to the various dimensions of international, ethnic and domestic conflict over the uses of national history in education since the end of the Cold War. With an upsurge in political, social and cultural upheaval, particularly since the fall of state socialism in Europe, the importance of history textbooks and curricula as tools for influencing the outlooks of entire generations is thrown into sharp relief. Using case studies from 58 countries, this book explores how history education has had the potential to shape political allegiances and collective identities. The contributors highlight the key issues over which conflict has emerged – including the legacies of socialism and communism, war, dictatorships and genocide – issues which frequently point to tensions between adhering to and challenging the idea of a cohesive national identity and historical narrative.
    Global in scope, the Handbook will appeal to a diverse academic audience, including historians, political scientists, educationists, psychologists, sociologists and scholars working in the field of cultural and media studies. »

Archéologie

Histoire globale

  • Frankopan, Peter, Les routes de la soie, trad. de l ‘anglais, Nevicata, 2017
    Cet ouvrage ne porte pas tant sur l’histoire que l’on pourrait faire des « routes de la soie » que sur les pays et peuples se trouvant entre Europe et Chine : Moyen-Orient, péninsule indienne, Asie centrale. C’est un essai d’histoire globale, relisant celle-ci du point de vue de ces peuples..Une lecture novatrice.
    Dans les manuels scolaires, l’histoire et la géographie ne sont souvent qu’un récit autocentré de l’essor de l’Europe, de la Grèce antique à la révolution industrielle du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, l’importance de « la Méditerranée, berceau de la civilisation », fait partie des clichés les mieux partagés du discours politique. L’historien Peter Frankopan élargit la perspective en regardant le passé du monde à partir de son « milieu », cet espace qui court des rives orientales de la Méditerranée jusqu’à l’Himalaya, véritable « axe de rotation du globe », de l’Atlantique au Pacifique. (…)
    https://www.theguardian.com
  • Vincent CAPDEPUY, 50 histoire de mondialisation, Paris, 2018
    http://blogs.histoireglobale.com/50-histoires-de-mondialisations_4439
    « L’HISTOIRE GLOBALE N’EST PAS l’histoire universelle d’antan, ce n’est pas l’histoire du monde, la somme impossible de toutes les histoires des hommes. L’histoire globale est l’histoire de la mondialisation, ou plutôt des mondialisations. Lorsqu’on la pense au singulier, on se réfère immanquablement à ce qu’on connait, ce processus pluriséculaire qui semble s’être accéléré depuis quelques décennies et qui ne cesse de s’actualiser pour produire le Monde, cet espace-mouvement global qui nous dépasse et dans lequel nous vivons. Mais il serait plus juste de distinguer la mondialisation, comme processus général de mise en monde, et la globalisation, qu’on définirait comme la mondialisation étendue a l’échelle du globe. Si l’histoire globale a bien cette mondialisation globale en ligne de mire, car ancrée dans notre présent, elle n’en a pas moins pour objet d’étude toutes les mondialisations passées, partielles – aussi paradoxal que cela puisse sembler –, ici et là.
    En effet, l’histoire globale, comme produit de cette globalisation, est aussi une histoire décentrée. (…)
    Par ailleurs, on reproche souvent à l’histoire globale, confondue avec l’histoire du monde, de s’appauvrir dans les grands récits. En réalité, diffractée par les lieux du monde, l’histoire globale peut se démultiplier en une infinité d’histoires aux échelles imbriquées, en un mot, « glocales ». Ici, même si la longue durée reste sous-jacente, le choix a été fait d’aller à sauts et a gambades, d’aborder la « téléhistoire » à partir d’exempla, de fragments qui apparaitront comme autant d’hypertextes.
    Ce livre ne se présente donc pas comme une histoire, mais comme un ouvroir d’histoires. Sa conception a été directement inspirée par deux livres, écrits, et c’est a priori un hasard, par deux auteurs italiens : Le château des destins croisés, d’Italo Calvino ; et Au pas de l’oie, d’Antonio Tabucchi. »
    http://blogs.histoireglobale.com/50-histoires-de-mondialisations_4439

Mondialisation

  • The Globalization of Knowledge in History, Jürgen Renn, London, 2012
    Un ouvrage remarquable, disponible sur le net : http://edition-open-access.de/studies/1/toc.html; http://edition-open-access.de/studies/1/7/index.html
    « To approach this historical material systematically, it is necessary to focus on knowledge, even where the archeological record gives us only artifacts.49 Thus, for instance, a narrow approach that ignores knowledge in the archeological study of metallurgy or ceramics may fail to recognize that apparently different products were created with the same technology, and thus the same knowledge. Moreover, it is not sufficient to treat knowledge as homogeneous, but necessary rather to recognize that knowledge is of radically different types. Otherwise one runs the risk of ascribing anachronistically the reflexivity, distributivity and systematicity of our knowledge to the knowledge of individuals or groups in a particular historical situation. As explained in the introduction, reflexivity characterizes the degree to which knowledge arises from reflection upon, and abstraction from, other knowledge; it ranges from intuitive knowledge to higher-order knowledge, such as scientific knowledge. Distributivity characterizes the extent to which knowledge is shared; it ranges from individual knowledge to globalized knowledge. Systematicity characterizes the degree to which knowledge complexes are integrated and internally organized; whether we deal with packages or systems of knowledge.
    Taking these dimensions into account is particularly crucial when assessing the emergence of higher-order forms of knowledge, such as writing, arithmetic and science. Scholars once assumed that the earliest writing must represent language, because they falsely assumed that writing is a context-free, universal means for representing language.50 In other words, they failed to recognize that these attributes that apply generally to writing today arose from reflection upon the operations made possible by the earliest writing, which was a specific technology associated with particular administrative processes, and which was used only by a small number of scribes who shared a large complex of practical knowledge. Similarly, scholars erred in inferring that the Babylonians knew the Pythagorean theorem from the evidence that they performed certain arithmetic operations that produced results identical to those that we would achieve by applying the Pythagorean theorem.51 This error arose from the failure to appreciate that the Pythagorean theorem was the consequence of reflection upon operations of this sort and that the type of systematicity achieved in Greek mathematics was a property of Babylonian mathematics as well. A closer examination of the practices of Babylonian mathematics indeed shows that the arithmetic operations associated with computing the area of a triangle were part of a quite different knowledge system. But whereas Euclidean mathematics is a tightly interwoven deductive system motivated by formal procedures of justification, Babylonian mathematics is essentially a looser system of heuristic procedures. »

Histoire environnentale et anthropocène

Histoire du Moyen-Orient

  • Edhem ELDEM, L’Empire ottoman et la Turquie face à l’Occident, 2018 
    « La leçon inaugurale  d’Edhem Eldem, prononcée au Collège de France le 21 décembre 2017, a été publiée sous le titre L’Empire ottoman et la Turquie face à l’Occident. Professeur invité, dans le cadre des chaires internationales quinquennales, il y enseigne l’histoire turque et ottomane. Eldem se félicite du « revirement en faveur de l’indigène » car il est le premier Turc à occuper ce poste dans lequel il pourra « parler de et pour lui-même ». Il prend soin de rappeler cependant qu’il a écrit, voici quelques années, un article intitulé : « Sauver l’histoire ottomane des Turcs » dans lequel il critiquait le monopole que certains historiens turcs s’étaient arrogés »
    https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2018/08/29/edhem-eldem-lempire-ottoman-et-la-turquie-face-a-loccident/
    voir aussi le site du collège de France pour écouter cette leçon inaugurale : https://www.college-de-france.fr/site/edhem-eldem/inaugural-lecture-2017-12-21-18h00.htm

Sur les rapports entre Renaissance italienne et pays musulmans

  • Bruschettini, Arnaldo, Il Montefeltro e l’oriente islamico. Urbino 1430-1550. Il Palazzo Ducale tra occidente e oriente, Gênes, 2018
  • https://www.marcheguida.it/urbino-mostra-montefeltro-oriente-islamico-galleria-nazionale-marche/

Les guerres

Première Guerre mondiale
  • « 1918 : comment la guerre nous a changés », l’Histoire, No 449-450, juillet-août 2018
    Ce numéro est recommandé. Les causes et les circonstances de la Grande Guerre sont souvent détaillées. Ici ce sont les conséquences de la « Grande Guerre » qui sont mises avant. C’est pour le lecteur l’occasion de retrouver ou découvrir les synthèses des historiens contemporains : Bruno Cabanes, Arndt Weinrich, Antoine Prost, et aussi Pierre-François Souyri, comme si celui-ci, par sa présence, souligne la nécessité d’une vision extraeuropéenne de cet épisode historique
    Pour ces auteurs, voir aussi :
    Cabanes, Bruno, The Great War and the Origins of HumanitarianismCambridge, Cambridge University Press, 2014, 390 p., ISBN 978-1-107-02062-7
    Cabanes, Bruno, Les sociétés en guerre, 1911 – 1946 [Societies at War, 1911 – 1946], coedited with Édouard Husson. Paris: Armand Colin, 2003, collection «U», 286 p.
  • Weinrich, Arndt  et Marcowitz, Reiner, La longue mémoire de la grande guerre: Regards croisés franco-allemands de 1918 à nos jours, Paris, Septentrion, 2017
  • Jay Winter, historien recommandé, spécialiste de la Première Guerre mondiale. Il a notamment publié :
    Penser la Grande Guerre avec Antoine Prost
    Entre deuil et mémoire : La Grande Guerre dans l’histoire culturelle de l’Europe
    et collaboré à Etienne FRANCOIS, Thomas SERRIER, Europa : notre histoire, Paris, 2017
    http://www.arenes.fr/livre/europa-notre-histoire/
    https://www.scienceshumaines.com/europa-notre-histoire_fr_38800.html
    «  Que pensez-vous de la civilisation occidentale ? », demandait un jeune journaliste américain au mahatma Gandhi. « Je pense que ce serait une bonne idée. » L’anecdote apparaît dans les toutes dernières pages d’Europa. Notre histoire, l’imposante somme consacrée à la mémoire de l’Europe, parue en septembre 2017 aux éditions Les Arènes. Probablement apocryphe, la boutade illustre à la perfection le dilemme des Européens. Alors qu’ils se sont longtemps perçus comme le fer de lance de « la » civilisation, la fin de l’époque coloniale puis l’émergence de nouvelles puissances et le développement d’une histoire-monde sont venus, chacun à sa façon, démonter les ressorts de cette autosatisfaction, les obligeant à repenser autrement leur identité. Voilà probablement qui explique la multiplication de travaux cherchant ce que signifie « être européen ». Dans cette quête, les questions culturelles et mémorielles occupent aujourd’hui – en France tout au moins – une place de choix. » (…) « L’ouvrage, qui s’ouvre sur le sanglant 20e siècle, montre en effet que l’Europe n’est pas réductible à une mémoire unique. Certes, les guerres et les idéologies meurtrières du siècle passé apparaissent comme un produit largement européen. Comme le rappelle Johann Chapoutot, le nazisme fut une histoire autant européenne qu’allemande. »
  • Jay WINTER. War beyond Words: Languages of Remembrance from the Great War to the Present. Cambridge: 2017
    https://networks.h-net.org/node/28443/reviews/1140393/clarke-winter-war-beyond-words-languages-remembrance-great-war
    Son interview : https://historynewsnetwork.org/article/169615
    « When you ask about public history, it’s been an absolutely clear objective in my life to use the position I have earned as an academic to go beyond the walls of the academy. I can take risks. Admittedly, I could do it because nobody will throw me out of my job at Cambridge. That’s been my life. In fact, I’ve just this year been appointed emeritus director of the museum of Peronne, the Historial de la grande guerre. Retirement has its own rewards.
    Now is the period for the marking of the centenary of the Great War.These last three years have been a whirlwind. I’ve traveled the world talking to groups large and small, mostly university groups, about the First World War because that’s where the twentieth and the twenty-first century all came from. » (…) »
    Robin Lindley: You are a powerful storyteller in your works of history. InWar Beyond Words you speak eloquently and vividly of the slaughter and waste of war, beginning with the First World War and to our time. You explore how the wars are imagined in art. Your book is very wide ranging. Are there a couple of themes that you hope readers will take from the book?
    Professor Jay Winter: One of them is why I chose the title, War Beyond Words. The soldiers who come back from war frequently speak through silence. Not everybody. Not every war. Not all the time. But I’ve been struck by the growing awareness of silence as a language of memory. I have been struck too by how the research done on shell shock over the last 30 years has been taken up by veterans’ groups much more frequently now. They are well of the fact that there are a host of reasons soldiers are trapped in silence, through a kind of self-formed cultural code of stoicism, of keeping quiet whatever it is in their war service that is worming through their postwar lives.
    I also felt deeply that the wives who have to look out for these men need somebody to speak for them. They are not high on the list of subjects for war films or television documentaries.
    When I wrote a chapter on silence as a language of memory, I had very much in mind the emergence of shell shock in the First World War but I also had in mind the relatively recent liberation of veterans’ groups from the notion that psychological injury is an embarrassment or a matter of shame. It goes back to Max Lejeune. Here was a man who was child and, after the war, his father came back and maltreated him. And he still felt he needed to do something to win his father’s love, which was to build a museum. These moments of transmuted trauma where children suffer because the father suffers have spanned the whole century.
    Yes, it is true that in the book I published last year under the title War beyond Words, the Holocaust is in the middle of the story I tell in this book. It’s the first time I have had the courage to approach it directly or at least at an angle. The Greek poet Kavafy liked to say that the only way to look at the world to understand it is at a tangent. I think that’s probably true for discussion of the Holocaust.
    Silence has a message for us now in our violent times, and many people of different political persuasions and attitudes can understand how powerful a language of memory it is.
    And a second message I would like to highlight in War Beyond Words is from the section on martyrdom. The language of al Qaeda is so appalling. Years ago,I began to take a look at the evolution of the concept of martyrdom in the course the twentieth century. I tripped over material related to the fact that, at the time of the Holocaust, the Hebrew use of the word ‘martyr’ began to fade. I wondered about that, especially given the fact that the term martyr does exist in many different contexts, including as I found today in the Armenian community where two million victims of the Armenian genocide were turned into saints or canonized on the 24th of April 2015.
    It seems to me that the language of martyrdom was a terrible language to be caught up in. We see how brutalizing it is in the deformation of Islam that al Qaeda and ISIS maintain, but I believe that many other people use the term of martyrdom as a sacred duty or religious act, which unfortunately still lingers around the subject of military service.
    I honor those who serve. But to me the fundamental question that I have spent my live trying to answer is: how is it possible to honor those who die in war without honoring war itself? I’ve been trying to answer that in 50 years of work. I don’t claim to have answer. But I know what isn’t an answer. Glorifying war isn’t an answer. Glorifying martyrs in the course of war is not part of the answer.
    There is a second message related to that image of martyrdom, which is past in some part of the world and I unfortunately is still alive in some regions still to this day. Words have their own history, and I wanted to show that even among the victims of the Holocaust, there was a turn away from the language of martyrdom, because the mass of people murdered by the Nazis had no choice in the matter. They did not choose to die to affirm their faith. Many had no faith, and what about one and a half million children? Did infants have a choice. Since there was no choice, the word ‘martyr’ in Hebrew began to fade away. That is true in Western Europe too, though not elsewhere.
    The same point is developed in another part of the work. There’s a section in the book on the history of the word “glory.” I thought the film Glory on the War Between the States was a fine film, but you couldn’t make that film anywhere else in the world today. Because ‘glory’ has faded out as a way or representing war—in some places, and not in others.
    I’ve lived most of my adult life outside the United States and that makes me look at American exceptionalism in different ways. I think the word glory itself is the wrong one. I try to show this through the English war poets whose work resonated because the term glory was in decline. There was no space for it in the vernacular in which a country like Britain thinks about its past. That’s not true with countries like Ireland or France where glory came out of the Roman Catholic tradition or a revolutionary tradition, which still had a vast majority of their populations as adherents. In those places, ‘glory’ flourished; not in England during and after the Great War.
    In England, something different happened. That effort poetically to go beyond glory describes something very special in British cultural history that I felt and have known through my life. I raised my children in England and came to know the war poets. That word glory is one that I hope people will look at differently from reading my book.  »
    Lire aussi :
    Antoine PROST Jay WINTER, Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie, Paris, Le Seuil, « Points-Histoire », 2004
    https://www.lhistoire.fr/penser-la-grande-guerre-un-essai-dhistoriographie
     Jay Winter and Antoine Prost. The Great War in History: Debates and Controversies, 1914 to the Present. (Studies in the Social and Cultural History of Modern Warfare.) English edition. New York: Cambridge University Press. 2005
    https://academic.oup.com/ahr/article-abstract/111/3/911/16493

Histoire et cinéma

  • Thalia BRERO et Sébastien FARRE, The Historians – Saison 2. Les séries TV décryptées par les historiens, Genève, 2018
  • Bill NIVEN, Hitler and Film: The Führer’s Hidden Passion, 2018
    « An exposé of Hitler’s relationship with film and his influence on the film industry

    A presence in Third Reich cinema, Adolf Hitler also personally financed, ordered, and censored films and newsreels and engaged in complex relationships with their stars and directors. Here, Bill Niven offers a powerful argument for reconsidering Hitler’s fascination with film as a means to further the Nazi agenda.
    In this first English-language work to fully explore Hitler’s influence on and relationship with film in Nazi Germany, the author calls on a broad array of archival sources. Arguing that Hitler was as central to the Nazi film industry as Goebbels, Niven also explores Hitler’s representation in Third Reich cinema, personally and through films focusing on historical figures with whom he was associated, and how Hitler’s vision for the medium went far beyond “straight propaganda.” He aimed to raise documentary film to a powerful art form rivaling architecture in its ability to reach the masses.
    Bill Niven is professor of contemporary German history at Nottingham Trent University and the author of many works on twentieth-century German history, including Facing the Nazi Past and The Buchenwald Child. He lives in Edwalton, UK. »
    https://yalebooks.yale.edu/book/9780300200362/hitler-and-film
    https://www.schweitzer-online.de/buch/Niven/Hitler-Film/9780300200362/A42321895/

Europe et Asie

  • Le Monde vu d’Asie : une histoire cartographique, Pierre Singaravélou, Fabrice Argounès, Paris, Seuil/Musée national des arts asiatiques-Seuil, 2018
  • Une publication accompagnant l’exposition du Musée Guimet à Paris : voir les recensions :
    https://www.philomag.com/les-livres/grand-angle/le-monde-vu-dasie-une-histoire-cartographique-35936
    http://www.liberation.fr/debats/2018/07/18/l-asie-a-vu-naitre-des-traditions-cartographiques-plus-anciennes-que-l-europe_1667389
    Pierre Singaravélou, Fabrice Argounès : « L’Asie constitue jusqu’au XIXe siècle «l’ailleurs» par excellence des Européens, le berceau de la civilisation mais aussi l’envers de l’Europe. La mondialisation actuelle, qui se polarise sur l’Asie, nous invite à revisiter l’histoire longue de ce continent et de son rapport au monde, en inversant les perspectives. Comment les Asiatiques perçoivent-ils les Européens et l’Extrême-Occident ? Comment ces représentations ont-elles évolué depuis près d’un millénaire ? Les cartes permettent de faire immédiatement cette expérience de décentrement du regard. Le continent asiatique a vu naître et s’épanouir des traditions cartographiques parfois plus anciennes et certainement plus diverses qu’en Europe, de l’Afghanistan au Japon et de la Mongolie jusque dans l’Indonésie actuelle. Pourtant, ces traditions scientifiques et esthétiques sont méconnues en Europe.»

Histoire globale

  • Frankopan, Peter, Les routes de la soie, trad. de l ‘anglais, Nevicata, 2017
    Cet ouvrage ne porte pas tant sur l’histoire que l’on pourrait faire des « routes de la soie » que sur les pays et peuples se trouvant entre Europe et Chine : Moyen-Orient, péninsule indienne, Asie centrale. C’est un essai d’histoire globale, relisant celle-ci du point de vue de ces peuples.Une lecture novatricePour les recensions, parfois critiques, voir
    https://blogs.letemps.ch/dominique-de-la-barre/les-routes-de-la-soie / https://www.la-croix.com
    Dans les manuels scolaires, l’histoire et la géographie ne sont souvent qu’un récit autocentré de l’essor de l’Europe, de la Grèce antique à la révolution industrielle du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, l’importance de « la Méditerranée, berceau de la civilisation », fait partie des clichés les mieux partagés du discours politique. L’historien Peter Frankopan élargit la perspective en regardant le passé du monde à partir de son « milieu », cet espace qui court des rives orientales de la Méditerranée jusqu’à l’Himalaya, véritable « axe de rotation du globe », de l’Atlantique au Pacifique. (…)
    https://www.theguardian.com
    et une interview de l’auteur
    https://perspectives.pictet.com/2018/05/28/interview-with-peter-frankopan/

Moyen-Orient

  • Jay Winter. War beyond Words: Languages of Remembrance from the Great War to the Present. Cambridge: 2017
    https://networks.h-net.org/node/28443/reviews/1140393/clarke-winter-war-beyond-words-languages-remembrance-great-war
    Son interview
    https://historynewsnetwork.org/article/169615
    « When you ask about public history, it’s been an absolutely clear objective in my life to use the position I have earned as an academic to go beyond the walls of the academy. I can take risks. Admittedly, I could do it because nobody will throw me out of my job at Cambridge. That’s been my life. In fact, I’ve just this year been appointed emeritus director of the museum of Peronne, the Historial de la grande guerre. Retirement has its own rewards.
    Now is the period for the marking of the centenary of the Great War.These last three years have been a whirlwind. I’ve traveled the world talking to groups large and small, mostly university groups, about the First World War because that’s where the twentieth and the twenty-first century all came from. » (…) »
    Robin Lindley: You are a powerful storyteller in your works of history. InWar Beyond Words you speak eloquently and vividly of the slaughter and waste of war, beginning with the First World War and to our time. You explore how the wars are imagined in art. Your book is very wide ranging. Are there a couple of themes that you hope readers will take from the book?
    Professor Jay Winter: One of them is why I chose the title, War Beyond Words. The soldiers who come back from war frequently speak through silence. Not everybody. Not every war. Not all the time. But I’ve been struck by the growing awareness of silence as a language of memory. I have been struck too by how the research done on shell shock over the last 30 years has been taken up by veterans’ groups much more frequently now. They are well of the fact that there are a host of reasons soldiers are trapped in silence, through a kind of self-formed cultural code of stoicism, of keeping quiet whatever it is in their war service that is worming through their postwar lives.
    I also felt deeply that the wives who have to look out for these men need somebody to speak for them. They are not high on the list of subjects for war films or television documentaries.
    When I wrote a chapter on silence as a language of memory, I had very much in mind the emergence of shell shock in the First World War but I also had in mind the relatively recent liberation of veterans’ groups from the notion that psychological injury is an embarrassment or a matter of shame. It goes back to Max Lejeune. Here was a man who was child and, after the war, his father came back and maltreated him. And he still felt he needed to do something to win his father’s love, which was to build a museum. These moments of transmuted trauma where children suffer because the father suffers have spanned the whole century.
    Yes, it is true that in the book I published last year under the title War beyond Words, the Holocaust is in the middle of the story I tell in this book. It’s the first time I have had the courage to approach it directly or at least at an angle. The Greek poet Kavafy liked to say that the only way to look at the world to understand it is at a tangent. I think that’s probably true for discussion of the Holocaust.
    Silence has a message for us now in our violent times, and many people of different political persuasions and attitudes can understand how powerful a language of memory it is.
    And a second message I would like to highlight in War Beyond Words is from the section on martyrdom. The language of al Qaeda is so appalling. Years ago,I began to take a look at the evolution of the concept of martyrdom in the course the twentieth century. I tripped over material related to the fact that, at the time of the Holocaust, the Hebrew use of the word ‘martyr’ began to fade. I wondered about that, especially given the fact that the term martyr does exist in many different contexts, including as I found today in the Armenian community where two million victims of the Armenian genocide were turned into saints or canonized on the 24th of April 2015.
    It seems to me that the language of martyrdom was a terrible language to be caught up in. We see how brutalizing it is in the deformation of Islam that al Qaeda and ISIS maintain, but I believe that many other people use the term of martyrdom as a sacred duty or religious act, which unfortunately still lingers around the subject of military service.
    I honor those who serve. But to me the fundamental question that I have spent my live trying to answer is: how is it possible to honor those who die in war without honoring war itself? I’ve been trying to answer that in 50 years of work. I don’t claim to have answer. But I know what isn’t an answer. Glorifying war isn’t an answer. Glorifying martyrs in the course of war is not part of the answer.
    There is a second message related to that image of martyrdom, which is past in some part of the world and I unfortunately is still alive in some regions still to this day. Words have their own history, and I wanted to show that even among the victims of the Holocaust, there was a turn away from the language of martyrdom, because the mass of people murdered by the Nazis had no choice in the matter. They did not choose to die to affirm their faith. Many had no faith, and what about one and a half million children? Did infants have a choice. Since there was no choice, the word ‘martyr’ in Hebrew began to fade away. That is true in Western Europe too, though not elsewhere.
    The same point is developed in another part of the work. There’s a section in the book on the history of the word “glory.” I thought the film Glory on the War Between the States was a fine film, but you couldn’t make that film anywhere else in the world today. Because ‘glory’ has faded out as a way or representing war—in some places, and not in others.
    I’ve lived most of my adult life outside the United States and that makes me look at American exceptionalism in different ways. I think the word glory itself is the wrong one. I try to show this through the English war poets whose work resonated because the term glory was in decline. There was no space for it in the vernacular in which a country like Britain thinks about its past. That’s not true with countries like Ireland or France where glory came out of the Roman Catholic tradition or a revolutionary tradition, which still had a vast majority of their populations as adherents. In those places, ‘glory’ flourished; not in England during and after the Great War.
    In England, something different happened. That effort poetically to go beyond glory describes something very special in British cultural history that I felt and have known through my life. I raised my children in England and came to know the war poets. That word glory is one that I hope people will look at differently from reading my book.  »
    Lire aussi
    Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie par Antoine Prost et Jay Winter, Paris, Le Seuil, « Points-Histoire », 2004
    http://www.seuil.com/ouvrage/penser-la-grande-guerre-antoine-prost/9782020540391
    https://www.lhistoire.fr/penser-la-grande-guerre-un-essai-dhistoriographie
  • Picturing Commerce in and from the East Asian Maritime Circuits, 1550-1800: Visual and Material Culture, 1300-1700, Amsterdam University Press, 2019
    Un large extrait en PDF
    https://www.academia.edu/38453904/_Trans-Pacific_Connections_Contraband_Mercury_Trade_in_16th_to_early_18th_Centuries_in_Tamara_Bentley_ed._Picturing_commerce_in_and_from_the_East_Asian_maritime_circuits_1550-1800_Visual_and_Material_Culture_1300_1700_Amsterdam_Amsterdam_University_Press_2019_159-194
    Comptes-rendus
    https://haijiaoshi.com/archives/5087
    « Combining strikingly new scholarship by art historians, historians, and ethnomusicologists, this interdisciplinary volume illuminates trade ties within East Asia, and from East Asia outwards, in the years 1550 to 1800. While not encyclopedic, the selected topics greatly advance our sense of this trade picture. Throughout the book, multi-part trade structures are excavated; the presence of European powers within the Asian trade nexus features as part of this narrative. Visual goods are highlighted, including lacquerwares, musical instruments, Chinese bronze coins, unfired ceramic portrait figurines, and Chinese, Japanese, Korean, and Southeast Asian ceramic vessels. These essays underscore the significance of Asian industries producing multiples, and the rhetorical charge of these goods, shifting in meaning as they move. Building reverberations between merchant networks and the look of the objects themselves, this richly-illustrated book brings to light the Asian trade engine powering the early modern visual cultures of East and Southeast Asia, the American colonies, and Europe. »
    http://oxfordre.com/asianhistory/view/10.1093/acrefore/9780190277727.001.0001/acrefore-9780190277727-e-66 
    « Combining strikingly new scholarship by art historians, historians, and ethnomusicologists, this interdisciplinary volume illuminates trade ties within East Asia, and from East Asia outwards, in the years 1550 to 1800. While not encyclopedic, the selected topics greatly advance our sense of this trade picture. Throughout the book, multi-part trade structures are excavated; the presence of European powers within the Asian trade nexus features as part of this narrative. Visual goods are highlighted, including lacquerwares, paintings, prints, musical instruments, textiles, ivory sculptures, unfired ceramic portrait figurines, and Chinese, Japanese, Korean, and Southeast Asian ceramic vessels. These essays underscore the significance of Asian industries producing multiples, and the rhetorical charge of these goods, shifting in meaning as they move. Everyday commodities are treated as well; for example, the trans-Pacific trade in contraband mercury, used in silver refinement, is spelled out in detail. Building reverberations between merchant networks, trade goods, and the look of the objects themselves, this richly-illustrated book brings to light the Asian trade engine powering the early modern visual cultures of East and Southeast Asia, the American colonies, and Europe ».
    Un site pour le contexte : https://www.aup.nl/en/book/9789462984677/picturing-commerce-in-and-from-the-east-asian-maritime-circuits-1550-1800

Sur la Chine

  • Anne  CHENG, La Chine pense-t-elle? Collège de France, Paris, coll. « Les leçons inaugurales du Collège de France », 2012
  • Tony C LEE, La Chine contre l’Occident et le Japon: 1990-2010, Paris, L’Harmattan, 2018, Penser le temps présent
    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=numero&no_revue=&no=58453
    « Malgré son intégration au monde depuis 1990, un an après le massacre de Tian’anmen, la Chine conserve sa part de mythe. Ce livre est construit sur l’hypothèse principale selon laquelle, les causes psychologiques seraient la clef pour comprendre et expliquer le comportement de l’Etat chinois. C’est donc dans une perspective « psycho-culturelle » qu’est analysée l’origine du conflit diplomatique de la Chine entre 1990 et 2010. En cherchant l’origine de la mésentente entre le Chine et d’autres puissances mondiales, cette approche psycho-culturelle propose un outil d’explications pertinentes grâce à son raisonnement basé sur l’histoire des idées et des analyse »

Sur l’ex-RDA

  • OFFENSTADT, Nicolas, Le pays disparu, Paris, Stock, 2018
    « Pour un historien habitué à fréquenter les archives, ce genre de découverte a quelque chose de fascinant, raconte Nicolas Offenstadt. Dans toute société, leur accès est codifié, ritualisé, réglementé. Il faut montrer patte blanche, tous les documents ne sont pas accessibles, surtout quand ils sont relatifs à des individus, qui nécessitent des dérogations. Là, il y a une sorte d’inversion complète de cet ordre. Il suffit de tendre la main pour entrer en trente secondes dans l’intimité d’un individu. Cet accès immédiat à une époque sur laquelle l’Allemagne a voulu ­tirer un trait après la réunification, en 1990, est extrêmement troublant. Si on s’en donne la peine, on peut reconstituer là des milliers d’histoires. »
    extrait de : Lemonde.fr, 4.06.2017 : « Votre livre est un travail de réflexion sur le métier d’historien. Vous êtes presque en situation d’explorateur… »
    « Une partie du livre est fondée sur l’exploration urbaine (urbex). C’est un mouvement qui dépasse le cadre de la RDA. Il s’est développé depuis une trentaine d’années. Il s’agit de visiter des lieux abandonnés ou déserts, sans autorisation, de façon libre et même parfois illégale. Principalement dans les villes. C’est un mouvement international qui connaît un succès grandissant. Il y a une version politique qui vise à desserrer les contraintes dans la ville, se réapproprier l’espace urbain. Certains urbexers vont sur les voies de chemin de fer, les chantiers de construction… Il existe aussi une version esthétique, à laquelle participent beaucoup de photographes. La ruine romancée, le pouvoir d’évocation des friches. Je me suis demandé quelle utilisation on pouvait en faire pour les sciences sociales. Quelle utilité pour l’historien ? Pour moi, l’urbex est une archéologie de surface, du présent. En ex-RDA, cela doit se lier à une réflexion sur l’abandon. J’ai visité plus de 230 sites délaissés en ex-Allemagne de l’Est, j’ai trouvé des objets, des archives, mais aussi des œuvres. Ce pays promouvait la culture «pour le peuple», il y avait donc des œuvres d’art partout, dans les cantines, les entreprises, les hôpitaux… Beaucoup d’endroits abandonnés présentent encore des fresques, des sculptures, des mosaïques. »
    Extrait de l’article de Libération, 11 septembre 2018

Sur l’Inde

  • SATIA, Prya, Empire of Guns: The Violent Making of the Industrial Revolution, Penguin Press, 2018
    « We have long understood the Industrial Revolution as a triumphant story of innovation and technology. Empire of Guns, a rich and ambitious new book by award-winning historian Priya Satia, upends this conventional wisdom by placing war and Britain’s prosperous gun trade at the heart of the Industrial Revolution and the state’s imperial expansion.
    Satia brings to life this bustling industrial society with the story of a scandal: Samuel Galton of Birmingham, one of Britain’s most prominent gunmakers, has been condemned by his fellow Quakers, who argue that his profession violates the society’s pacifist principles. In his fervent self-defense, Galton argues that the state’s heavy reliance on industry for all of its war needs means that every member of the British industrial economy is implicated in Britain’s near-constant state of war.
    Empire of Guns uses the story of Galton and the gun trade, from Birmingham to the outermost edges of the British empire, to illuminate the nation’s emergence as a global superpower »
    extrait de : https://southasia.stanford.edu
    « A fascinating study of the centrality of militarism in 18th-century British life, and how imperial expansion and arms went hand in hand. »
    voir : https://www.theguardian.com/books/2018/jul/13/empire-of-guns-priya-satia-review
  • Sanjay Subrahmanyam, L’Inde sous les yeux de l’Europe : mots, peuples, empire 1500-1800, Paris, Alma, 2018
    http://www.etonnants-voyageurs.com/spip.php?article22673
    https://www.philomag.com/les-livres/grand-angle/linde-sous-les-yeux-de-leurope-35934

Le monde contemporain

  • L’âge de la régression, édition de poche d’un volume paru en 2017, Gallimard, Folio
    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/L-age-de-la-regression
    Des contributions inégales, mais qui composent un volume  recommandé. De multiples regards sur le monde contemporain.
    « Nous vivons un tournant historique.
    Ascension de partis nationalistes (Front national), démagogie (Donald Trump), repli sur soi (Brexit), tendances autoritaristes (Hongrie et Pologne), appels à la «grandeur» et à la «pureté» nationale (Narendra Modi en Inde, Vladimir Poutine en Russie), vague générale de xénophobie et de crimes haineux, brutalisation des discours politiques, complotisme, «ère post-vérité», appels à l’érection de murs toujours plus nombreux, toujours plus hauts… Tout se passe comme si nous assistions à un grand retour en arrière. Comme si la peur et la violence l’emportaient sur les espoirs d’ouverture nourris ces trois dernières décennies.
    Quinze intellectuels, chercheurs et universitaires de renommée internationale explorent les racines de la situation qui est la nôtre aujourd’hui et que l’on peut appeler une grande régression »
  • Christian Delage, Vincent Guigueno, L’Historien et le film, Première parution en 2004, Nouvelle édition revue et augmentée 2018, Gallimard, Folio histoire no 129
    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-histoire/L-Historien-et-le-film2
  • Revue suisse d’histoire 2018/1
    http://www.infoclio.ch/fr/vient-de-para%C3%AEtre-revue-suisse-dhistoire-20181
  • Ludivine Bantigny, 1968 : de grands soirs en petits matins, Paris: Éditions du Seuil, 2018.
    http://www.seuil.com
    https://www.philomag.com/les-livres/notre-selection/1968-de-grands-soirs-en-petits-matins-25659

Réflexions d’historiens sur leur pratique

  • Patrick Boucheron, François Hartog, L’histoire à venir, Toulouse, 2018.
    https://www.fabula.org/actualites/p-boucheron-f-hartog-l-histoire-venir_84148.php
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/13/reflechir-aux-futurs-du-passe_5298182_3232.html
    « Que nous dit ­l’histoire quand nous faisons un pas de côté, ou prenons un pas d’avance ? Un ouvrage regroupe les interventions des historiens Patrick Boucheron et François Hartog prononcées au festival L’Histoire à venir, en mai 2017. (Julie Clarini lemonde.fr, 13 mai 2018)
    « Alors que le festival toulousain L’histoire à venir  s’apprête à ­débuter sa deuxième édition, qui se déroulera du 17 au 20 mai autour du thème « Humain, non-humain », sont maintenant disponibles les textes des conférences prononcées en 2017 par Patrick Boucheron et François Hartog (..) Pour les deux historiens, il s’agit de prendre au mot le titre de la ­manifestation. A quoi ressemblera l’histoire à venir ? Que nous dit ­l’histoire quand nous faisons un pas de côté, ou prenons un pas d’avance ? Comment rouvrir l’avenir quand l’horizon semble si sombre et bloqué ?
    (…) Dans sa conférence d’ouverture,  (…)Patrick Boucheron insiste sur le fait que l’étude du passé vient toujours élargir l’expérience : si le passé a autorité sur nos vies, dit-il, « c’est parce qu’il relance sans cesse l’idée d’expérience et, ce faisant, la rend possible à nouveau ». En découvrant tous ces moments de tremblements, de bascule, d’oscillations, en explorant tous les possibles qui ne sont pas advenus, l’historien ­concourt à « désévidentialiser » ce qui nous paraît être allé de soi. S’il redonne puissance à nos actes en éclairant ceux du passé, c’est à ­condition de prendre soin de « ramener son écriture au moment où les choses ne sont pas jouées d’avance ».
    Pour François Hartog, (…) il faut ­assumer cet intitulé d’« Histoire à venir » comme « une prise de ­position, voire une profession de foi » : « Non, l’histoire n’est pas finie ! » Mais dès lors, que signifie rouvrir l’histoire ? Cela peut-il s’entendre comme une façon de sortir de ce qu’il a lui-même désigné sous le terme de « présentisme » ? Et ­comment s’y prendre ?

Divers essais historiques

  • Henry Laurens, Méditerranées politiques, Paris, Puf, 2017, La vie des idées
    « C’est une intervention française dans la guerre d’indépendance grecque qui fait naître, autour de 1830, la Méditerranée « comme catégorie intellectuelle ». Le substantif émerge — trois siècles après l’adjectif — de cette riche séquence, césure sanitaire (fin des grandes pestes) et technique (arrivée des bateaux à vapeur). Et « l’invention d’un mot signifie une nouvelle manière de penser », résume l’historien Henry Laurens, qui, avec quatre autres contributeurs, esquisse le portrait politique de cet espace tourmenté. Avec l’intégration européenne au nord et des processus de décolonisation, puis des tentatives d’union régionale au sud, les années 1950-1970 marquent un tournant. Entre le processus de Barcelone (1995) et la tentative, en 2008, de créer l’Union pour la Méditerranée, il y aura eu le 11 septembre 2001, qui viendra, lui, nourrir une « syntaxe sécuritaire » entre les deux rives. Dix ans plus tard, les révoltes arabes rappelleront une réalité très politique : autour de ce bassin, où se frottent Nord et Sud, Orient et Occident, « les ambitions de convergence ont échoué, dès lors qu’elles prenaient pour appui une catégorie d’acteurs sans l’assentiment de leurs sociétés ».
    « Au centre des terres » : l’étymologie même du mot Méditerranée lui donne d’emblée un rôle politique. Elle serait la mer qui sépare l’Europe de l’Afrique, une frontière que certains voudraient « naturelle » entre différents mondes irréconciliables, tout en étant le berceau d’un « bassin méditerranéen », espace géographique dont les indices d’homogénéité sont nombreux. Elle est aussi et surtout le lieu de tous les échanges : commerciaux, culturels, humains… fondamentalement politique, donc. Alors que le pourtour de la Méditerranée est au cœur des actualités – conflits interminables, « crises » migratoires, (dés)unions territoriales ou commerciales, révolutions et contre-révolutions –, Méditerranées politiques fait le point et dessine des pistes de réflexions sur la situation de ce carrefour maritime que chacun voudrait pouvoir nommer « Mare Nostrum ».
    Table des matières :
    « L’invention de la Méditerranée », Henry Laurens
    « Nords et Suds, vers une nouvelle régionalisation (1950-1970) », Matthieu Rey et Valérie Stiegler
    « De Barcelone à Tunis : l’idée de Méditerranée en quête d’elle-même », Manon Nour Tannous
    « Retrouver ce souffle méditerranéen », Peter Harling
  • Thomas Maissen, Why China Did Not Have a Renaissance – and Why That Matters: An Interdisciplinary Dialogue, 2018
    https://books.google.ch/books?id=KKFiDwAAQBAJ&pg=PT209&lpg=PT209&dq=%22Why+China+Did+Not+Have+a+Renaissance+-+and+Why+That+Matters%22&source=bl&ots=M-MofnXKZU&sig=exUEnTloFJcU2CEKgCtQvk2xEHY&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj6_JnBrMfdAhXLposKHeiiDlMQ6AEwBnoECAIQAQ#v=onepage&q=%22Why%20China%20Did%20Not%20Have%20a%20Renaissance%20-%20and%20Why%20That%20Matters%22&f=false
    « Dans Why China did not have a Renaissance – and why that matters, la sinologue Barbara Mittler et l’historien de l’époque moderne, Thomas Maissen, entrent dans un dialogue interdisciplinaire.
    Ils analysent des concepts de progrès historique et de déclin, des modèles historiques cycliques ainsi que des périodisations modernes. Au centre de leur dialogue se trouve la »Renaissance«. À travers cet exemple, les auteurs se penchent sur la question de savoir si des notions d’époque peuvent être transposées d’une culture à l’autre et jusqu’à quel point ceux-ci peuvent forger des interprétations historiques globales. »
    Publications de Thomas Maissen
    voir : https://www.dhi-paris.fr/fr/institut/lequipe/equipe-scientifique/thomas-maissen.html
  • Virginie Raisson, 2038 Les futurs du monde, Paris, 2016
    https://www.festivalgeopolitique.com/virginie-raisson-victor-2038-les-futurs-du-monde
    voir aussi : https://thegoodlife.thegoodhub.com/2018/01/10/explosion-demographique-bombe-a-retardement-ou-petard-mouille%E2%80%89/
    plus ancien : https://www.goodplanet.info/debat/2016/12/07/59132/
  • Rachel Brahy [et al.], Dialogues sur la diversité, Paris, 2016 [nouvelle édition 2018]
    http://www.presses.uliege.be/jcms/c_16241/dialogues-sur-la-diversite
    http://www.reflexions.uliege.be/cms/c_411975/fr/la-diversite-au-dela-des-elements-de-langage
  • War beyond Words: Languages of Remembrance from the Great War to the Present, Cambridge University Press, 2017
    https://historynewsnetwork.org/article/169615
    Voir aussi en 2014
    https://www.history.ac.uk/reviews/review/1628
  • GILMOUR, David, The British in India: Three Centuries of Ambition and Experience; London, Penguin, 2018
    https://books.telegraph.co.uk/Product/David-Gilmour/The-British-in-India–Three-Centuries-of-Ambition-and-Experience/22757741
    https://www.theguardian.com/books/2018/sep/27/the-british-in-india-by-david-gilmour-review
    https://www.thetimes.co.uk/article/review-the-british-in-india-three-centuries-of-ambition-and-experience-by-david-gilmour-why-the-raj-and-empire-confound-simplistic-moral-judgement-g9z0dn3w7
  • De COCK, Laurence, Sur l’enseignement de l’histoire : Débats, programmes et pratiques du XIXe siècle à aujourd’hui, Paris, 2018
    Comment enseigner l’histoire ?
    La chercheuse Laurence De Cock s’est penchée sur un siècle de programmes scolaires. Du « récit national » élaboré par la IIIe République aux débats récents sur le passé colonial, elle montre comment la discipline est devenue peu à peu un enjeu brûlant.
    Tous les renvois aux recensions sous cet URL : http://www.editionslibertalia.com/blog/sur-l-enseignement-de-l-histoire-l-obs-180524
  • Anheim, Etienne, Le travail de l’histoire, Paris, 2018
    « Qu’est devenu aujourd’hui le « métier d’historien » dont parlait Marc Bloch ? En suivant le fil d’une expérience individuelle, ce livre s’interroge sur le travail de l’histoire, entendu dans un double sens. C’est d’abord le travail sur l’histoire, comme matériau de recherche, qui pose des questions intellectuelles mais aussi pratiques. Comment devient-on chercheur en histoire ? Que signifie lire, écrire, éditer des textes quand on est historien ? Quels sont les enjeux de l’enseignement de l’histoire ? Pourquoi participer à l’évaluation ou à l’administration au sein des institutions universitaires ? Qu’implique le fait d’intervenir dans la sphère publique ? Ces questions font le quotidien de l’historien autant, voire plus, que la fréquentation des archives et des bibliothèques. En filigrane, le travail de l’histoire désigne aussi, dans un sens qui mêle les dimensions personnelle et professionnelle, l’histoire au travail. Non seulement l’histoire comme flux temporel, qui transforme les êtres et les choses, mais aussi comme discipline, qui produit des effets sur celui qui la pratique et qui est, en retour, travaillé par cette histoire. »
    http://crh.ehess.fr/index.php?6295
    voir aussi cet article développé : https://aoc.media/entretien/2018/10/06/etienne-anheim-lhistoire-ne-repondre-a-toutes-difficultes-de-societe-francaise-vis-a-vis-de-passe/
  • Jacques Revel et Etienne Anheim, Historiens enthousiastes. Les Rendez-vous de l’histoire.
    Les deux chercheurs, trente ans d’écart, portent chacun un regard incisif et généreux sur leur discipline et ses évolutions.
    extraits de Lemonde.fr, 4 octobre 2018,  André Loez
    « Etienne Anheim y excelle. Dans un texte finement ciselé, il aborde les dessous et les aspects généralement peu valorisés ou jamais racontés de la profession. Les commissions de recrutement et les halls d’aéroport. Les réunions de départements et relectures de textes rédigés par des proches. Les moments difficiles où il faut enseigner, faire de l’histoire, quand même, lorsque tout vacille, comme au lendemain des attentats de novembre 2015. D’un matériau personnel et quelquefois intime, il tire des maximes qui ne manquent pas de grandeur : « Nous travaillons sur ce qui nous travaille. » Et pour quoi, au fond ? L’histoire, ni « tribunal où juger sans fin le passé », ni « réservoir de rêveries exaltantes », est une « école de la lucidité ». Telle qu’elle se déploie dans ce livre, la sienne peut assurément servir de modèle. »
    https://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2018/10/04/jacques-revel-et-etienne-anheim-historiens-enthousiastes_5364320_3260.html?
    « Étienne Anheim est directeur d’études à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, spécialiste de l’histoire sociale de la culture en Europe à la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. Il est également vice-président de la Fondation des Sciences du Patrimoine et directeur des Éditions de l’EHESS. Il a consacré son habilitation et plusieurs articles à la peinture italienne à la fin du Moyen Âge et a été membre du comité scientifique de la restauration des fresques de la Chapelle Saint-Martial (Palais des papes d’Avignon). Il a aussi publié Clément VI au travail. Lire, écrire, prêcher au XIVe siècle (Publications de la Sorbonne, 2014). »
    http://www.rdv-histoire.com/intervenants/anheim-etienne
  • Capdepuy, Vincent, 50 histoires de mondialisations, Paris, 2018
    Extrait
    « L’histoire globale n’est pas  l’histoire universelle d’antan, ce n’est pas l’histoire du monde, la somme impossible de toutes les histoires des hommes. L’histoire globale est l’histoire de la mondialisation, ou plutôt des mondialisations. Lorsqu’on la pense au singulier, on se réfère immanquablement à ce qu’on connait, ce processus pluriséculaire qui semble s’être accéléré depuis quelques décennies et qui ne cesse de s’actualiser pour produire le Monde, cet espace-mouvement global qui nous dépasse et dans lequel nous vivons. Mais il serait plus juste de distinguer la mondialisation, comme processus général de mise en monde, et la globalisation, qu’on définirait comme la mondialisation étendue a l’échelle du globe. Si l’histoire globale a bien cette mondialisation globale en ligne de mire, car ancrée dans notre présent, elle n’en a pas moins pour objet d’étude toutes les mondialisations passées, partielles – aussi paradoxal que cela puisse sembler –, ici et là. »
    http://blogs.histoireglobale.com/50-histoires-de-mondialisations_4439
  • Faits religieux et manuels d’histoire. Contenus. Institutions. Pratiques. Approches comparées à l’échelle internationale, sous la direction de Dominique Avon, Isabelle Saint-Martin et John Tolan. Nancy, 2018
    « Peut-on et doit-on enseigner les faits religieux à l’école ? À quelles conditions un savoir rigoureux et scientifique sur cette question peut-il être dispensé ? Au moment où, plus que jamais, le religieux est l’objet de multiples projections, qu’il est invoqué, voire instrumentalisé, par des acteurs du champ politique et souvent réduit à la violence qu’il génère, il est important que tous ceux qui ont pour mission de produire et de transmettre la connaissance afin de former les futurs citoyens puissent accéder à des outils de réflexion adaptés. (…) Le parti pris de ce livre, fruit du travail de nombreux spécialistes, est d’aller à l’encontre de ce point trop souvent aveugle de l’enseignement. Instruments par excellence de médiation entre les élèves et les professeurs, les manuels scolaires qui traitent des faits religieux sont ici analysés avec le souci de les objectiver au moyen de la méthode historique et de la comparaison non seulement entre des pays de cultures très différentes, mais aussi entre des conceptions idéologiques hétérogènes, voire concurrentes, au sein d’un même pays. (…)   l’intention de cet ouvrage est de mettre en perspective les institutions scolaires, les contenus enseignés et les pratiques pédagogiques (…)
    https://afhrc.hypotheses.org/5333
    Voir aussi pour le colloque  « Le fait religieux dans les manuels d’histoire de fin de cycle scolaire. Autour et au-delà du Bassin méditerranéen », 2 au 4 décembre 2015.
  • Dominique Dirlewanger, Les couleurs de la vieillesse : Histoire culturelle des représentations de la vieillesse en Suisse et en France (1940-1990), 496 p., Alphil
    https://www.infoclio.ch/it/les-couleurs-de-la-vieillesse-histoire-culturelle-des-repr%C3%A9sentations-politiques-et-m%C3%A9diatiques-de
    https://serval.unil.ch/notice/serval:BIB_FA2CD0F45D28
    Voir dans Uniscope, N° 625 / 19 juin (septembre 2017), p. 11.
  • Etienne ANHEIM, Le travail de l’histoire, Paris, 2018
    « Qu’est devenu aujourd’hui le « métier d’historien » dont parlait Marc Bloch ? En suivant le fil d’une expérience individuelle, ce livre s’interroge sur le travail de l’histoire, entendu dans un double sens. C’est d’abord le travail sur l’histoire, comme matériau de recherche, qui pose des questions intellectuelles mais aussi pratiques. Comment devient-on chercheur en histoire ? Que signifie lire, écrire, éditer des textes quand on est historien ? Quels sont les enjeux de l’enseignement de l’histoire ? Pourquoi participer à l’évaluation ou à l’administration au sein des institutions universitaires ? Qu’implique le fait d’intervenir dans la sphère publique ?
    Ces questions font le quotidien de l’historien autant, voire plus, que la fréquentation des archives et des bibliothèques. En filigrane, le travail de l’histoire désigne aussi, dans un sens qui mêle les dimensions personnelle et professionnelle, l’histoire au travail. Non seulement l’histoire comme flux temporel, qui transforme les êtres et les choses, mais aussi comme discipline, qui produit des effets sur celui qui la pratique et qui est, en retour, travaillé par cette histoire. »
    Note critique de Claire Lemercier, publiée le 13 décembre 2018
    https://journals.openedition.org/lectures/26196
  • Laurence DE COCK, La classe de l’homme blanc. L’enseignement du fait colonial en France des années 1980 à nos jours, 2018
    « Objet depuis les années 1980 d’attentions, de débats et de polémiques récurrentes, la place du fait colonial dans l’enseignement scolaire français est une « question vive ». Elle est examinée par l’historienne Laurence De Cock dans un ouvrage intitulé « Dans la classe de l’homme blanc. L’enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours », paru aux Presses Universitaires de Lyon. Issu de sa thèse, il s’appuie sur des sources riches et variées, notamment les archives de l’Éducation nationale. Nous en publions ici un texte de présentation par l’auteure, celui de l’éditeur et la table des matières.
    Ce travail est issu d’une thèse sous la direction de Françoise Lantheaume, professeure à l’université Lumières Lyon 2. Comme l’a montré la dernière grosse controverse sur l’enseignement de l’histoire en 2015, l’enseignement du fait colonial est devenu l’un des contenus scolaires les plus mobilisés dans les débats publics pour témoigner d’un malaise dans la République et son école. C’est en effet à l’occasion de la publication des programmes de cycles 3 et 4 par le CSP (Conseil Supérieur des Programmes) que certains ont pu laisser éclater leurs colères et angoisses face à cette « attentat contre notre identité » comme l’écrit Jacques Julliard dans Marianne »
    http://histoirecoloniale.net/Dans-la-classe-de-l-homme-blanc-par-Laurence-De-Cock.html
    voir aussi : https://theconversation.com/dans-la-classe-de-lhomme-blanc-lenseignement-du-fait-colonial-en-france-102069; https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2018/08/29/livre-dans-la-classe-de-lhomme-blanc-lenseignement-du-fait-colonial-en-france/
    L’interview de l’auteur dans le site : https://www.lesinrocks.com/2018/09/03/actualite/comment-le-fait-colonial-t-il-ete-enseigne-en-france-depuis-les-annees-1980-111120462/
    « Comment le “fait colonial” a-t-il été enseigné en France depuis les années 1980 ?
    (…) l’historienne Laurence de Cock vient de publier sa thèse, “Dans la classe de l’homme blanc – l’enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours” (éditions Presses universitaires de Lyon). (…)
    Qu’est-ce que le “l’enseignement du fait colonial” et pourquoi avez-vous souhaité consacrer votre thèse à ce sujet ?
    Laurence de Cock – L’enseignement du fait colonial renvoie à plusieurs choses. C’est la manière avec laquelle la question coloniale au sens large – c’est-à-dire qui remonte à l’esclavage colonial donc au XVIe siècle – est inscrite dans les programmes scolaires. Et, de façon plus vaste, cela renvoie aussi à comment cette question est enseignée dans les classes. Compte tenu du fait que ce travail est une thèse, il fallait circonscrire le sujet, et, déjà, c’était tellement vaste d’aller voir comment le sujet était inscrit dans les programmes que j’ai décidé de laisser de côté pour ce travail-là la question des pratiques. Mais un travail exhaustif nécessiterait justement d’aller observer les concordances – ou pas, d’ailleurs – entre les prescriptions, c’est-à-dire les textes officiels, et les pratiques.
    Maintenant, comment le sujet m’est venu ? J’évoque dans l’introduction du livre cette histoire que je raconte souvent, et qui, je pense, parle à tous les jeunes enseignants. J’ai vraiment été la jeune enseignante lambda, issue d’un milieu très favorisé et provincial. Et qui était déjà, certes, très politisée par un contexte familial et militant. Mais j’ai été envoyée pour mon premier vrai poste au coeur d’une cité de Nanterre, dans le collège le plus relégué de la ville, dans la cité Pablo Picasso. Collège dans lequel j’étais la seule prof d’histoire-géographie titulaire – tous les autres étaient contractuels. Honnêtement, quand je suis arrivée dans ce collège, au bout de quelques jours, je me suis dis : je vais démissionner de l’Education nationale. J’ai 25 ans, j’ai toute la vie devant moi, je ne vois pas bien ce que j’ai à faire avec des gosses qui ne m’écoutent pas, etc. Et puis, la force de mes convictions politiques m’a donné celle de prendre mon courage à deux mains.
    Je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui coinçait, et que cela n’était pas possible d’abandonner après avoir été autant engagée au lycée, à la fac, sur des causes liées notamment aux questions de l’immigration et du racisme, mais aussi après avoir travaillé sur l’histoire coloniale en Tunisie pour ma maîtrise et mon DEA. J’ai donc décidé de prendre les choses par le biais sociologique : j’ai lu des ouvrages de sociologie et ai découvert un auteur qui a beaucoup compté pour moi, Abdelmalek Sayad, dont l’un des livres porte sur les bidonvilles de Nanterre. J’ai alors compris, petit à petit, en discutant avec les gens, en me baladant dans le quartier, que j’étais sur un territoire pétri de la mémoire coloniale, et notamment celle de la guerre d’Algérie. J’ai réalisé à ce moment-là que le militantisme, ce n’était pas seulement distribuer des tracts mais surtout se confronter à des réalités sociologiques sur lesquelles on prétend statuer . Etant donné que j’avais travaillé sur l’histoire coloniale, j’ai commencé à faire des liens sur ce sujet qui m’anime tant : est-ce qu’il n’y avait pas des résonances, là, dans les problèmes que je rencontrais ?
    Mais ça, c’était des questionnements de jeunette. Puis arrivent les révoltes de 2005. C’est une année très importante pour moi, car c’est celle où politiquement, à l’échelle nationale, la question de la mémoire coloniale a explosé. Au travers de tout un tas de chose, mes intuitions sont presque devenues des certitudes. Je me suis dit à ce moment-là : ces enfants-là, qui sont des enfants de l’immigration coloniale et post-coloniale, charrient des mémoires qui sont particulières – lesquelles travaillent la société française. J’ai donc décidé de faire se rencontrer mon activité pédagogique, mes problématiques professionnelles, et mes centres d’intérêt académiques. Et donc, pourquoi pas, de faire un livre sur ces enjeux mémoriels – mais, à la base, pas du tout pour faire une thèse ! J’ai fait les choses à l’envers et la thèse beaucoup plus tard, pas dans une optique carriériste, mais c’est plutôt une thèse qui est venue m’aider à questionner mes problématiques pédagogiques et militantes.
    – « En introduction, vous expliquez vouloir “interroger cette progressive problématisation et politisation d’un contenu scolaire devenu l’un des révélateurs des tensions entre l’école, la société, la République et la nation”. Pourquoi ce sujet est-il devenu le symbole et le catalyseur de tous ces points de crispations ? »
    C’est ce que j’ai essayé de comprendre : ma thèse porte sur l’articulation entre les débats politiques, publics, et l’écriture des programmes scolaires. Très souvent, on entend “Oui, dans les programmes, il n’y a pas d’histoire coloniale” – ce qui renvoie à ceux et celles qui revendiquent qu’on parle enfin du passé colonial. De l’autre côté, dans le pôle inverse, on entend “On en parle trop, c’est la repentance, la calinothérapie”. Et moi qui suis prof, et donc qui connaîs les programmes, je me dis qu’il y a un problème. Car non, on n’en parle pas trop, et oui, on en parle. Cela veut donc bien dire qu’il y a quelque chose qui se passe entre la façon avec laquelle l’enseignement de l’histoire fait débat, et la réalité des textes et du quotidien des enseignants. Et donc j’interroge cela : comment on a pu arriver à ce que soit possible de dire, en même temps, “il n’y en a pas”, ou “il y en a trop”. Ce qui m’intéresse, ce sont les conditions de possibilité de ce phénomène, de ce double discours. Je me dis donc qu’il n’y a plus de rationnel – et s’il n’y a plus de rationnel, c’est qu’il y a un vrai problème. J’interroge les conditions de la construction de ce problème.
    Ce qui apparaît, c’est que, progressivement à partir de la fin des années 1970, la question de l’immigration coloniale et postcoloniale se construit comme un problème, au sens sociologique du terme. Il y a une mécanique, avec des acteurs, des vecteurs – dans lesquels les médias jouent un grand rôle, mais pas que -, qui construit un sujet comme un problème. Grosso modo selon celle-ci : d’abord une culturalisation de la question de l’immigration, ce qui veut dire qu’on ne va plus la penser d’un point de vue social mais du point de vue de l’origine culturelle des immigrés. Et ce “on”, ce sont notamment les institutions (dont l’école), les médias, etc. Ensuite, progressivement va s’y adjoindre, à la fin des années 1980 et dans les années 1990, la question religieuse, avec par exemple les affaires sur le voile à l’école. Puis, à la fin des années 1990, va se superposer à cette question culturelle et religieuse, la question de la mémoire. La mémoire va devenir un objet de revendication pour les uns – sur le mode “on ne parle pas de notre histoire, or nous en avons besoin” – et, pour les autres, un objet d’instrumentalisation pour empêcher la reconnaissance de ces mémoires.
    Pour toutes ces raisons, cela devient un objet de crispation : le fait colonial devient un prisme pour penser la question de l’immigration dans la société française. Aujourd’hui, on en est loin d’être sortis, et ce qui domine est ce que certains appellent la question identitaire. Soit l’incapacité de penser sereinement la question de la place du racisme, de la place de l’islam dans la société – car c’est bien de cette religion dont il est question -, de la place de la question raciale au sens sociologique du terme, et également, du rapport de l’Etat français à son passé colonial sombre – car c’est un passé sombre. On est aujourd’hui à la confluence de tous ces points de crispation. (…) »
  • Yuval Noah Hariri, 21 leçons pour le XXIe siècle, Paris, 2018 (21 Lessons for the 21st Century, 2018)
    https://www.theguardian.com/books/2018/aug/15/21-lessons-for-the-21st-century-by-yuval-noah-harari-review
    « “How do you live in an age of bewilderment, when the old stories have collapsed, and no new story has yet emerged to replace them?”  »
    Un extrait de la critique du Guardian : « There are plenty of provocations – why climate change might benefit the Russian economy, how humans could evolve into different species – but the globetrotting, history-straddling scope of Harari’s approach has an obvious drawback, which is that some of the observations here feel recycled. His sweeping statements, breathtaking though they are, can also feel untethered from the intellectual traditions from which they come. References to previous thinkers and writers on the subjects he covers are largely tucked away in endnotes.
    Here’s an example. In the chapter on work, Harari suggests that technology could reduce the availability of paid labour for humans, creating millions of “spare” people. In response, we could “widen the range of human activities that are considered to be ‘jobs’”, Harari writes. “Maybe we need to turn a switch in our minds and realise that taking care of a child is arguably the most important and challenging job in the world.” Unpaid caring labour is undervalued in capitalist systems? No one tell the feminist movement, it’ll blow their minds. »
    autre critique du 22 août 2018 : https://www.newstatesman.com/culture/books/2018/08/yuval-noah-harari-s-21-lessons-21st-century-banal-and-risible-self-help-book
    « If Sapiens examined humanity’s deep past, and his follow-up work, Homo Deus, considered its potential long-term future, 21 Lessons focuses on the troubles of the here and now. As Labour and the Conservatives are busy wrestling with their internal psychodramas of anti-Semitism, Brexit and Boris Johnson, it is refreshing to read someone seemingly more attuned to the potential doomsday scenarios we are facing. » (…)
    « It would be easier to take Harari seriously if his “lessons” in any way measured up to these global conundrums. Unfortunately, for those who were expecting more from such a celebrated author, his injunctions simply die on contact with the reality of our present moment.
    The first problem is one of conception. The book is composed from various op-ed columns, as well as responses to questions asked by readers, journalists and colleagues. These may have worked well as individual pieces. But taken together, the result is a study thick with promise and thin in import. The sort of messages Harari issues – “the only real solution is to globalise politics”; “humans of all creeds would do well to take humility more seriously”; “invest time and effort in uncovering our biases”; “Leave your illusions behind. They are very heavy”; “When you wake up in the morning, just focus on reality” – are either too vague or too hollow to provide any meaningful guidance.
    Harari’s concluding style comes straight from the insipid “on the one hand, on the other” school of second-rate essay writing. In the meagre ten pages he devotes to “War” and the chances of a third global conflict, he ends by saying that, “On the one hand, war is definitely not inevitable… »
    Dans Lemonde.fr, extrait de la critique de Piotr Smolar, 19.09.2018 : https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/09/19/yuval-noah-harari-l-historien-du-futur_5357008_3232.html?
    « On n’est pas obligé de prendre à la lettre toutes les prédictions, ni de se sentir concerné par son long éloge des vertus de la méditation, qu’il pratique avec assiduité. On est aussi en droit de ne pas frissonner d’aise à l’annonce de l’invention de la viande artificielle, conçue en laboratoire.
    En revanche, on doit reconnaître que Yuval Noah Harari a un talent rare pour distinguer l’essentiel de l’accessoire, à l’heure où, note-t-il, la foi dans les récits anciens s’éteint et que d’autres tardent à émerger. Dans la partie la plus stimulante du livre, Yuval Noah Harari pose un diagnostic cru sur la crise du modèle occidental. « Le système politique libéral a été façonné au cours de l’ère industrielle pour gérer un monde de machines à vapeur, de raffineries de pétrole et de postes de télévision, raconte-t-il. Il a du mal à faire face aux révolutions en cours de la technologie de l’information et de la biotechnologie. » »
  • Vincent Milliot, « L’Admirable police ». Tenir Paris au siècle des Lumières, Paris, Champ Vallon, 2017
    https://laviedesidees.fr/L-ancien-regime-policier.html
    « L’ouvrage s’inscrit dans une série de contributions collectives, d’articles programmatiques et de monographies sur les systèmes policiers en Europe aux XVIIIe–XIXe siècles (p. 27-29) qui, depuis les années 1990, vise à renouveler l’histoire des polices à l’époque moderne [1]. Depuis 20 ans, Vincent, Milliot a profondément participé à ce renouvellement, qui s’appuie notamment sur l’analyse approfondie des sources de la pratique, en complément des textes réglementaires, déjà bien connus.  »
  • Ugo Palheta, La possibilité du fascisme. France, la trajectoire du désastre, La Découverte
    « Que faire face à la lente montée du racisme et à l’enracinement de l’extrême droite ? Le fascisme est re-devenu possible en France, affirme le sociologue Ugo Palheta. Face à une crise protéiforme de l’État, il faut nommer le mal si l’on veut le combattre. »
    « Ce livre tient un équilibre instable entre un essai universitaire de sociologie politique – 500 notes de bas de pages – et une prise de position militante, pour cet intellectuel engagé. Le ton du tract affleure parfois, comme lorsque l’auteur compare avec outrance la présidence « jupitérienne » d’Emmanuel Macron à la dureté d’un dirigeant stalinien (p. 87). Mais en dehors de ces saillies et slogans, le livre se présente comme la tentative réussie d’un large état des lieux, connectant les analyses historiennes les plus récentes sur la notion de fascisme, les catégories d’analyse marxistes et surtout, le legs d’Antonio Gramsci : le livre peut se lire dans sa globalité comme une tentative de penser notre situation française comme une immense « crise d’hégémonie », en reprenant un des concepts fondamentaux du penseur marxiste italien. »
    https://laviedesidees.fr/Bien-nommer-le-mal.html
  • « Race » : un mot de trop ? de Pierre-André Taguieff, Paris, 2018, CNRS
    Extrait provenant de la critique de Lemonde.fr 16.10.2018
    « Dans un essai percutant, Pierre-André Taguieff, auteur de nombreux ouvrages traitant du racisme et de l’antiracisme, retrace l’histoire des passions intellectuelles qui se sont cristallisées autour du mot « race ».
    Catégorie appliquée à la diversité humaine, ce mot a d’abord constitué « un outil de connaissance qui a servi à rendre intelligible le monde à une époque, celle des Lumières, où connaître était avant tout décrire distinguer et classer ». Ses usages idéologiques sous l’Allemagne nazie lui ont apporté une connotation négative « au point qu’il est devenu suspect, voire maudit ». »
    https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/10/16/ldj-race-debats-et-derives_5369884_3232.html?
    voir aussi l’Express, 2 septembre 2018
    https://www.lexpress.fr/culture/race-cachez-ce-mot_2033144.html
    « Si l’idée de race est devenue suspecte, c’est parce que le « racisme », avant même l’apparition du mot en langue française, au sens qu’il a toujours aujourd’hui, entre 1922 et 1925 – ainsi que je l’ai établi dans La Force du préjugé -, a suscité indignation et condamnation morale. Dans la thèse de l’inégalité des races comme dans celle de la lutte des races, il était facile d’apercevoir la charge de haine et de mépris dont on pouvait craindre à juste titre qu’elle justifiât des injustices ou des violences. D’où la forte péjoration attachée au mot « race » lui-même.
    Ce qui, dès la fin du XIXe siècle, a fait l’objet d’un examen critique doublé d’une dénonciation politico-morale, c’est le « préjugé des races », la « théorie des races », la « philosophie des races » ou la « doctrine des races », premières dénominations du racisme comme phénomène idéologique. Les libéraux comme certains socialistes, tenants de la vision progressiste de la marche de l’Histoire, ne pouvaient accepter la principale conséquence morale et politique de la thèse de la toute-puissance de l’hérédité présupposée par les théoriciens de la race, à savoir un fatalisme doublé d’un pessimisme radical : croire qu’il existe des hérédités raciales intangibles engage à baisser ou croiser les bras devant quelque chose comme une nouvelle figure du Destin.
    Cette biologisation de la fatalité était le principal reproche fait par Alexis de Tocqueville (1805-1859), dès le 11 octobre 1853, au « système » d’Arthur de Gobineau (1816-1882) dont il venait de lire les deux premiers volumes de l’Essai sur l’inégalité des races (parus respectivement en juin et en juillet 1853) :
    « Je ne vous ai jamais caché du reste, que j’avais un grand préjugé contre tout ce qui me paraît être votre idée-mère, laquelle me semble, je l’avoue, appartenir à la famille des théories matérialistes et en être même un des plus dangereux membres, puisque c’est la fatalité de la constitution appliquée, non plus à l’individu seulement, mais à ces collections d’individus qu’on nomme des races et qui vivent toujours. »
    (…) Comme l’a noté l’historienne Madeleine Rebérioux, le mot « race », au XXe siècle, est porteur de plusieurs « mémoires », en France comme ailleurs. Mais ces « mémoires » associées au mot « race » ne s’additionnent pas nécessairement, elles ne fusionnent pas non plus pour fonder ce que les antiracistes militants appelle la « lutte contre tous les racismes ». Ce qu’une analyse historique froide permet de mettre en évidence, c’est bien plutôt l’existence de diverses traditions antiracistes qui peuvent s’avérer contradictoires entre elles. »
  • Olivier Wieviorka, Une histoire de la résistance en Europe occidentale, Paris, 2017
    https://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2017/01/05/l-europe-resistante-reevaluee_5057949_3260.html?
    « L’intérêt du livre tient à la réévaluation globale du rôle des forces résistantes dans la libération des pays d’Europe occidentale. Olivier Wieviorka démontre qu’elles n’auraient jamais pu croître sans le soutien de Londres, d’abord, de Washington, ensuite. L’auteur va plus loin, affirmant que, même épaulée par les services secrets britanniques (SOE) et américains (OSS), « l’armée de l’ombre ne parvint pas à affecter dans des proportions significatives la production destinée à la machine de guerre allemande ».
    A la marge
    Statistiques à l’appui, il en conclut que la résistance ne pouvait intervenir qu’à la marge en Europe occidentale, dès lors que la guerre moderne reposait sur la puissance de feu et la mobilité. S’il n’occulte pas l’« apport inestimable » fourni par les partisans en termes de renseignements, il pointe la faiblesse de leur armement, leur manque d’entraînement dans un conflit dominé par les blindés et l’artillerie. On peut s’étonner que l’auteur pousse son raisonnement jusqu’à affirmer que, résistance ou non, l’Europe occidentale aurait été libérée par les forces anglo-américaines. Au total, pourtant, il faut souligner la grande clarté de cette synthèse, convaincante de bout en bout. »
  • Explorer le Temps au Liban et au Proche-Orient, ed. par Chiffoleau, Sylvia, Dannaoui, (…) – Beyrouth, IFPO, 2018
    « Issues d’un colloque tenu en 2013, les contributions explorent la relativité de la notion de temps au Proche-Orient. De la question du temps cyclique et de la transmigration des âmes chez les alaouites aux horloges antiques et médiévales, en passant par les temporalités migratoires chez les travailleurs étrangers du Liban, le temps est ici envisagé comme un marqueur culturel et social fondamental »
  • Ludivine Bantigny, 2013, La France à l’heure du monde. De 1981 à nos jours, Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique »Paris, 2013 (réédition 2018)
    voir : http://blogs.histoireglobale.com/la-france-a-lheure-du-monde_3757
    « L’ouvrage de Ludivine Bantigny se lit avec plaisir. L’écriture est leste, riche d’assonances et d’échos intertextuels, et l’auteure joue avec la mémoire vive du lecteur. La période couverte est relativement courte, trente ans, un peu plus, mais par l’ensemble des aspects abordés, ce travail est une somme très riche sur la France du temps récent – au risque peut-être d’un effet kaléidoscopique et de chatoiements stylistiques. Nombre de paragraphes susciteront autant de satisfaction que de frustration. On voudrait souvent en savoir plus. Cependant, on appréciera la diversité des recherches sollicitées, géographiques, sociologiques, anthropologiques, économiques… La nature « totalitaire » de l’histoire, comme le disait Fernand Braudel, est manifeste. Néanmoins toutes ces réflexions sont mobilisées par une historienne qui entend bien mettre le temps au centre de son analyse, ce qui n’est pas si banal, et plus encore s’interroger sur la maîtrise du temps : « qui donne l’heure » (p. 11). Mais ce temps est essentiellement pris dans sa dimension diachronique, dans son écoulement. La problématique axiale est celle du changement, même si ce n’est pas toujours celui promis par les politiques. Au lecteur de suivre les enchevêtrements de ces histoires parallèles de la France et de saisir la toile du Monde qui y est tissée en filigrane. »
    https://aggiornamento.hypotheses.org/1670
    Rédacteur : Eric Fournier
    « La France à l’heure du monde est le dixième et dernier volume de la collection « histoire de la France contemporaine » dirigé par Johann Chapoutot, (…)
    La première partie consacrée à la vie politique s’ouvre avec un récit rythmé par le temps du jeu gouvernemental, avant d’interroger les reconfigurations des cultures et des partis ; puis la diversité et l’intensité des engagements et des réappropriations, moins de la politique que du politique. Le deuxième moment du livre, variant les échelles d’analyses, interroge la place de la France dans la mondialisation économique, dans l’Europe en construction, dans un ordre politique mondial en mouvement enfin. La troisième partie se penche sur « le vivre ensemble ? » décliné à travers les rapports de genre, la coexistence des différentes générations, le monde du travail, les territoires urbains, la question du creuset républicain. La France à l’heure du monde s’achève par une partie consacrée aux « imaginaires de l’ère planétaire », à la diversité des productions culturelles du présent (littérature, théâtre, cinéma, internet).
    Ce livre très dense, répondant donc magistralement à l’exigence de synthèse, est incontestablement servi par une écriture toujours fluide et accessible, souvent imagée (« la brûlure des guerres tièdes », « aléas et désarrois de l’emploi »), parfois cinglante (« la fabrique de l’ennemi : quelle islamophobie ? » ; « 1984 : désillusions et camouflets ») et même à l’occasion espiègle (« le syndicalisme dans son plus simple appareil » ; « vague à l’âme pour gauche au pouvoir »). »
    https://dissidences.hypotheses.org/4179
    Un compte rendu de Vincent Chambarlhac et Jean-Paul Salles
    « Une synthèse donc, sur notre époque contemporaine. Une histoire du temps présent dont le défi principal est justement ce rapport à l’époque. Comment l’étreindre, en donner les lignes de fuite, les brisures, ce temps qui s’étire, qui n’est pas encore une période pour l’historienne, mais des séquences enchevêtrées quand l’après 1989 se proposait de tirer le bilan du XXe siècle, et d’opiner à la fin de l’histoire ? Ce rapport au temps, travaillé dès l’introduction traverse tout l’ouvrage, sans cesse questionné, repensé. Ainsi, outre une synthèse avertie, le livre présente de manière feutrée une réflexion sur l’écriture de l’histoire, servie par un style qui toujours favorise la lecture. Le style ici, fait l’historienne.  (…) »
    voir aussi :
    l’entretien : https://www.liberation.fr/debats/2018/01/19/ludivine-bantigny-68-c-est-de-la-joie-et-aussi-la-peur-de-ne-pas-etre-a-la-hauteur_1623844
    article : https://laviedesidees.fr/Les-temps-desaccordes-de-la.html
  • F. Jarrige et T. Le Roux, La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel, Paris, 2017
    https://laviedesidees.fr/Le-choix-de-polluer.html

Histoire suisse

  • Histoire de la Suisse et des Suisses dans la marche du monde : (XVIIe siècle – Première Guerre mondiale) Espaces – Circulations – Échanges, Alphil, 2019
    « Le propos de l’auteure est de montrer comment l’histoire de la Suisse et des Suisses est imbriquée dans celle d’autres parties du monde et de faire apparaître ce qui rattache ces histoires et quelles influences en ont résulté pour la société et l’économie helvétiques. Cette synthèse jette un éclairage neuf sur les intérêts suisses au-delà des rivages de l’Europe, ainsi que sur les stratégies commerciales et diplomatiques dans le contexte de l’élargissement des marchés et de l’impérialisme conquérant des grandes puissances » 
    https://www.infoclio.ch/fr/vient-de-para%C3%AEtre-histoire-de-la-suisse-et-des-suisses-dans-la-marche-du-monde
  • Colonial Switzerland. Rethinking Colonialism from the Margins, sous la dir. de Patricia Purtschert et Harald Fischer-Tiné, New York, 2015
  • Deux mondes, une planète. Mélanges offerts à Bouda Etemad, Lausanne, 22015 (compte-rendu)

Esclavage  et exploitation

  • Sandrine VICTOR, Les Fils de Canaan. L’esclavage au Moyen Âge, Paris, Vendémiaire, 2019
    « L’historienne, née en 1972, maîtresse de conférences à l’Institut national universitaire d’Albi, livre pourtant un manuel accessible, une courte histoire mondiale de l’esclavage médiéval qui contredit l’idée, chère à Georges Duby (1919-1996), d’une dilution de l’esclavage antique dans le servage. Les dossiers documentaires anglais, germaniques et français, qui témoignent de sa relative extinction au Moyen Age central, ne doivent pas faire oublier sa permanence dans d’autres espaces : terres d’islam, Empire byzantin, pays scandinaves, péninsule Ibérique, Sicile, Provence, Languedoc… Marseille, Florence, Venise ou Palerme furent, jusqu’à la traite atlantique du XVIIIe siècle, d’importants marchés d’esclaves.
    Sandrine Victor observe une généralisation et une gradation de la dépendance personnelle dans une société où, sous la pression seigneuriale, se raréfient les hommes et les terres libres. Le serf et l’esclave partagent le caractère héréditaire de leur statut, la privation de leur personnalité juridique et l’exclusion de la sphère politique et sacrée. Mais, à la différence du serf, l’esclave, renommé par son maître, est sa propriété, un objet sur lequel s’exerce un pouvoir de domination absolue, violente. De plus, il est toujours un étranger, pris hors de la communauté : avant l’importation massive d’esclaves africains à partir du XVe siècle, il est grec, turc, maure dans l’Espagne de la Reconquête, mais surtout slave – c’est d’après ce mot qu’« esclave » a été forgé. » (Extrait de Le Monde, édition datée du vendredi 8 mars)
    Orientation bibliographique sur l’esclavage
    Voir Médiapart avec un long commentaire : https://blogs.mediapart.fr/edition/mille-communismes/article/260518/esclavages-de-lesclavage-arabe-la-traite-atlantique-ruptures-et-continuites